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Transition énergétique : le risque de non financement !

Document mis en ligne le 30 avril 2012
La médiathèque de l'Ihédate propose une sélection de vidéos, interventions, textes, synthèses, choisie dans les archives de l’institut. Les documents de la médiathèque sont accessibles librement sur notre site Web, n'hésitez pas à référencer ces pages si leur contenu vous intéresse. Les archives de l'Institut contiennent bien plus de documents encore – notamment plus d'un millier de vidéos–, dont l'accès est réservé à nos auditeurs actuels et passés.

Les changements climatiques à l’œuvre sont porteurs de risques majeurs pour l’avenir de la planète à moyen terme.

Outre les phénomènes extrêmes qui commencent à se faire jour sous forme de tornades, d’inondations à des niveaux jamais atteints, d’élévation du niveau des océans, de la fonte des glaciers et de la banquise, il faut prendre en considération les déplacements prévisibles de population qui ne pourront rester sur leurs terres actuelles. L’ONU chiffre d’ores et déjà à plusieurs centaines de millions ces « réfugiés climatiques » probables.

L’origine de ce dérèglement est connue : c’est l’activité humaine
qui se traduit par des émissions de gaz à effet de serre qui augmentent
chaque jour davantage.Outre les phénomènes extrêmes qui commencent à se faire jour sous forme de tornades, d’inondations à des niveaux jamais atteints, d’élévation du niveau des océans, de la fonte des glaciers et de la banquise, il faut prendre en considération les déplacements prévisibles de population qui ne pourront rester sur leurs terres actuelles. L’ONU chiffre d’ores et déjà à plusieurs centaines de millions ces « réfugiés climatiques » probables.
L’origine de ce dérèglement est connue : c’est l’activité humaine qui se traduit par des émissions de gaz à effet de serre qui augmentent chaque jour davantage. La solution est également connue : inverser cette tendance en réduisant d’un facteur 4 nos émissions avant 2050. En France, une grande partie des émissions provient des bâtiments tant résidentiels que d’activités. Leur rénovation est donc indispensable pour diminuer leur consommation énergétique. Si personne n’est réellement capable de chiffrer les besoins financiers globaux, il n’en reste pas moins qu’on commence à avoir quelques données permettant de calculer les retours sur investissements liés aux travaux de réhabilitation thermique. Ceux-ci varient naturellement selon la nature des travaux qui dépend elle-même de l’état des bâtiments, lui-même corrélé à la date de construction. Pour de très nombreux bâtiments les sommes à mobiliser sont assez conséquentes et ne permettent pas nécessairement à leur propriétaire de les financer directement. On voit émerger de plus en plus la notion de tiers investisseur, censé régler la question. Il s’agit de trouver un intermédiaire qui accepte de financer les travaux et se rémunère sur les économies d’énergie générées. Si le principe est simple et séduisant la réalité est quelque peu différente. En effet, ce mécanisme ne peut fonctionner que si la baisse des factures énergétiques est réelle et permet d’amortir les travaux par remboursement des sommes engagées. Or tel n’est pas nécessairement le cas actuellement et risque de ne plus du tout l’être à court terme.

La rénovation thermique est supposée permettre une diminution très importante des consommations, pouvant atteindre 50% voire plus. On peut donc raisonnablement considérer qu’avec une telle diminution la rentabilité est assurée. Or la baisse de la consommation n’est pas nécessairement traduite dans les mêmes proportions au plan financier. Pour avoir eu à mener une opération importante de motivation du personnel dans une grande entreprise (plus de 13 000 salariés et plus d’un million de m² de bureaux) j’ai pu observer les données suivantes. Entre 2008 et 2011 la consommation a baissé de 20%, conformément au plan d’action d’origine.

Cela s’est effectué par mobilisation des personnels avec incitation à modifier les comportements sans, à ce stade, entreprendre les travaux de rénovation qui viendront dans une seconde phase. Sur la base du prix de l’énergie en 2008, l’économie attendue était de 1,7 million d’euros. L’économie réellement constatée n’a été que de 75 000€ soit un manque de plus de 1,6 million d’euros. La raison est simple : l’augmentation du prix de l’énergie pendant la même période, soit près de 20%. A cela il faut ajouter que la CRE (commission de régulation de l’énergie) estime que le prix de l’électricité augmentera d’au moins 30% dans les 4 ans à venir. Il va de soi que si des travaux avaient été engagés parallèlement au changement de comportement, ces travaux n’auraient aucun amortissement. Dans ces conditions comment un financeur pourrait-il prendre le risque de se lancer dans une telle opération.

La plupart des banquiers considèrent que la rénovation thermique des bâtiments n’est pas « bancable » c’est-à-dire pas rentable au sens du système bancaire. Les seules opérations qui trouvent grâce à leurs yeux consistent à coupler la rénovation à une autre opération de type installation de panneaux photovoltaïques permettant de vendre de l’électricité pour améliorer la rentabilité de l’opération. Cela est particulièrement inquiétant car la rénovation ne peut trouver un autofinancement sérieux. Il faut donc imaginer d’autres systèmes que le seul mécanisme du tiers investisseur se rémunérant sur la baisse prévue de la facture. C’est pourtant ce modèle qui se développe dans plusieurs régions, avec les risques de difficultés financières à moyen terme, soit pour la collectivité locale qui fait elle-même le portage, soit pour les investisseurs.
D’autres mécanismes doivent être nécessairement associés à ces opérations pour qu’elles trouvent un financement. Le premier consiste à faire bénéficier le tiers investisseur des certificats d’économie d’énergie, aujourd’hui strictement réservés aux logements sociaux. Pour autant cela ne suffira pas. Seule une taxe carbone, quel que soit le nom qu’on lui donnera, permettra d’accompagner le dispositif. Cependant pour que cela fonctionne, il faut que le niveau de la taxe soit suffisamment élevé afin de dégager des sommes importantes (après redistribution aux plus fragiles). Il n’est pas certain que cela soit suffisant et des mécanismes complémentaires doivent être étudiés comme une contribution climat énergie sur les moyens de déplacements les plus émetteurs. Pour le secteur tertiaire il est indispensable de mettre en place des mécanismes comptables d’amortissement spécifiques afin que cela soit intégré dans les résultats.

A ce jour la rénovation thermique n’a quasiment pas démarré en France alors qu’elle atteint déjà un rythme de croisière en Allemagne.
Il faut d’urgence rattraper notre retard en mettant en place des financements sérieux et une méthodologie nouvelle qui ne se contente pas d’être incantatoire.

La solution est également connue : inverser cette tendance en réduisant d’un facteur 4 nos émissions avant 2050. En France, une grande partie des émissions provient des bâtiments tant résidentiels que d’activités. Leur rénovation est donc indispensable pour diminuer leur consommation énergétique. Si personne n’est réellement capable de chiffrer les besoins financiers globaux, il n’en reste pas moins qu’on commence à avoir quelques données permettant de calculer les retours sur investissements liés aux travaux de réhabilitation thermique. Ceux-ci varient naturellement selon la nature des travaux qui dépend elle-même de l’état des bâtiments, lui-même corrélé à la date de construction. Pour de très nombreux bâtiments les sommes à mobiliser sont assez conséquentes et ne permettent pas nécessairement à leur propriétaire de les financer directement. On voit émerger de plus en plus la notion de tiers investisseur, censé régler la question. Il s’agit de trouver un intermédiaire qui accepte de financer les travaux et se rémunère sur les économies d’énergie générées. Si le principe est simple et séduisant la réalité est quelque peu différente. En effet, ce mécanisme ne peut fonctionner que si la baisse des factures énergétiques est réelle et permet d’amortir les travaux par remboursement des sommes engagées. Or tel n’est pas nécessairement le cas actuellement et risque de ne plus du tout l’être à court terme.
La rénovation thermique est supposée permettre une diminution très importante des consommations, pouvant atteindre 50% voire plus. On peut donc raisonnablement considérer qu’avec une telle diminution la rentabilité est assurée. Or la baisse de la consommation n’est pas nécessairement traduite dans les mêmes proportions au plan financier. Pour avoir eu à mener une opération importante de motivation du personnel dans une grande entreprise (plus de 13 000 salariés et plus d’un million de m² de bureaux) j’ai pu observer les données suivantes. Entre 2008 et 2011 la consommation a baissé de 20%, conformément au plan d’action d’origine.
Cela s’est effectué par mobilisation des personnels avec incitation à modifier les comportements sans, à ce stade, entreprendre les travaux de rénovation qui viendront dans une seconde phase. Sur la base du prix de l’énergie en 2008, l’économie attendue était de 1,7 million d’euros. L’économie réellement constatée n’a été que de 75 000€ soit un manque de plus de 1,6 million d’euros. La raison est simple : l’augmentation du prix de l’énergie pendant la même période, soit près de 20%. A cela il faut ajouter que la CRE (commission de régulation de l’énergie) estime que le prix de l’électricité augmentera d’au moins 30% dans les 4 ans à venir. Il va de soi que si des travaux avaient été engagés parallèlement au changement de comportement, ces travaux n’auraient aucun amortissement. Dans ces conditions comment un financeur pourrait-il prendre le risque de se lancer dans une telle opération.

La plupart des banquiers considèrent que la rénovation thermique des bâtiments n’est pas « bancable » c’est-à-dire pas rentable au sens du système bancaire. Les seules opérations qui trouvent grâce à leurs yeux consistent à coupler la rénovation à une autre opération de type installation de panneaux photovoltaïques permettant de vendre de l’électricité pour améliorer la rentabilité de l’opération. Cela est particulièrement inquiétant car la rénovation ne peut trouver un autofinancement sérieux. Il faut donc imaginer d’autres systèmes que le seul mécanisme du tiers investisseur se rémunérant sur la baisse prévue de la facture. C’est pourtant ce modèle qui se développe dans plusieurs régions, avec les risques de difficultés financières à moyen terme, soit pour la collectivité locale qui fait elle-même le portage, soit pour les investisseurs.

D’autres mécanismes doivent être nécessairement associés à ces opérations pour qu’elles trouvent un financement. Le premier consiste à faire bénéficier le tiers investisseur des certificats d’économie d’énergie, aujourd’hui strictement réservés aux logements sociaux. Pour autant cela ne suffira pas. Seule une taxe carbone, quel que soit le nom qu’on lui donnera, permettra d’accompagner le dispositif. Cependant pour que cela fonctionne, il faut que le niveau de la taxe soit suffisamment élevé afin de dégager des sommes importantes (après redistribution aux plus fragiles). Il n’est pas certain que cela soit suffisant et des mécanismes complémentaires doivent être étudiés comme une contribution climat énergie sur les moyens de déplacements les plus émetteurs. Pour le secteur tertiaire il est indispensable de mettre en place des mécanismes comptables d’amortissement spécifiques afin que cela soit intégré dans les résultats.

A ce jour la rénovation thermique n’a quasiment pas démarré en France alors qu’elle atteint déjà un rythme de croisière en Allemagne.
Il faut d’urgence rattraper notre retard en mettant en place des financements sérieux et une méthodologie nouvelle qui ne se contente pas d’être incantatoire.