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Accueil > Cycle 2019 > Session 1 / 17 - 18 janvier / Paris


Session 1 / 17 - 18 janvier / Paris

Grandes tendances socio-économiques : tous entrepreneurs ?


Coordination scientifique Jean Viard  

Quelles sont les grandes forces à l’œuvre derrière les transformations des sociétés européennes ? Dans le temps long, c’est une perspective émancipatrice qui domine : allongement de la vie, libération du temps, émancipation des femmes, montée du niveau d’éducation… Les idéaux sociaux sont désormais centrés sur l’épanouissement de l’individu. Mais l’éclatement des identités collectives laisse le champ libre à la diffusion d’un ethos entrepreneurial à toutes les sphères de la société. Chacun pourvu de son « capital », humain, social, financier, déploie des stratégies éducatives, professionnelles, ou encore résidentielles pour le faire fructifier… Comment, dès lors, faire société ?


Jeudi 17 janvier
Sciences Po Paris, 13 rue de l’Université – Paris 7ème
Amphithéâtre Erignac


09 :00 – 09 :15
Sandra Moatti

L’Ihédate, mode d’emploi


09 :15 – 10 :45
Présentation des auditeurs (1ère séance)


11 :00 – 13 :00
Jean Viard  
Pour un nouveau pacte territorial

Les fractures internes à nos sociétés sont de plus en plus spatialisées. Le renforcement des métropoles, le besoin croissant de terres arables, la crise permanente des banlieues, la mobilité des habitants, l’abstentionnisme croissant et les contraintes écologiques obligent à remettre sur l’ouvrage la pensée territoriale et les politiques publiques. Et si la redynamisation des territoires passait par un nouveau pacte territorial ?


13 :00 – 14 :00
Déjeuner


14 :00 – 15 :30
Laurent Davezies  
Création et circulation des richesses sur les territoires.

Les territoires de la création de richesse (dans une logique d’offre productive) et ceux du revenu distribué (et derrière, consommation, dans une logique de demande) ne coïncident pas. Derrière cette disjonction se profile un « modèle de cohésion territoriale » commun, et étrangement similaire, dans les pays développés. C’est partant de ces constats que l’on peut formuler (ou reformuler) leurs implications en termes de compréhension des mécanismes de développement territorial, plus complets que ceux que suggère la « Nouvelle Economie Géographique » aujourd’hui dominante.


15 :45 – 17 :15
Jacques Lévy
L’espace, l’argent et la justice.

Toutes les études le confirment : la richesse des métropoles ne profite pas pour l’essentiel aux habitants de ces villes qui pourtant la produisent et, au bout du compte, les pauvres des régions riches paient pour les riches des régions pauvres. Cependant, la justice spatiale n’est pas qu’affaire d’argent. La coproduction de biens publics et la perspective du développement endogène changent les paramètres du problème et font de la justice spatiale autre chose que la carte des redistributions. Reste la nécessité de mettre à jour l’architecture politique des territoires pour qu’elle puisse affermir cet horizon au lieu de l’assombrir.


17 :15 – 18 :30
Présentation des auditeurs (suite) et élection des représentants des adhérents actifs au conseil d’administration de l’Ihedate.

A partir de 19 :00, pour ceux qui le souhaitent un moment de convivialité est proposé à l’EdenPark Pub - 10 rue Princesse, Paris 6ème


Vendredi 18 janvier
Sciences Po Paris, 13 rue de l’Université – Paris 7ème
Amphithéâtre Erignac


09 :00 – 09 :45
Présentation des auditeurs (fin)


09 :45 – 11 :15
Pierre-Henri Tavoillot  
Autorité et art politique à l’âge démocratique

Est-il encore possible de gouverner à l’âge démocratique ? La mondialisation a réduit les marges de manœuvre, la médiatisation passe au crible tout acte et tout propos, le règne du droit et l’empire de l’économie concurrencent l’action politique, l’individu triomphe du collectif. Dans ce contexte, le vieil art politique semble devenu inutile, impossible, voire nocif … Et pourtant la définition de la démocratie est claire : c’est, selon la fameuse formule d’Abraham Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Mais que reste-t-il de la puissance de gouverner à l’âge hypermoderne ? Le peuple-roi l’aurait-il dévorée ? Entre le spectre de l’impuissance publique et le cauchemar de l’autoritarisme, comment réconcilier la liberté du Demos et l’efficacité du Cratos ?


11 :30 – 13 :00
Danièle Hervieu-Léger
La diffusion de l’ethos entrepreneurial sur la scène religieuse des sociétés occidentales.

Le trait majeur de la scène religieuse contemporaine n’est pas, comme on l’a longtemps soutenu, l’effacement des croyances, ni même l’abandon des pratiques religieuses : c’est l’effondrement de l’emprise normative des institutions du croire sur ces croyances et pratiques. Or, si l’individualisation a mis à mal le pouvoir de régulation des autorités instituées, elle a aussi offert un champ nouveau à l’initiative de petits "entrepreneurs du sens", qui mobilisent autour d’eux des communautés affinitaires, porteuses de causes diverses et souvent concurrentes. On s’attachera à la mise en perspective des paradoxes et implications de la dérégulation religieuse dans une société française hautement sécularisée.


13 :00 – 14 :15
Déjeuner au cercle universitaire Mabillon
3 rue Mabillon - Paris 6ème


14 :30 – 16 :00
Florence Jany-Catrice
Nouveaux indicateurs de richesse : quels enjeux ?

En 2008, le président Sarkozy met en place une commission, composée par des économistes très réputés internationalement, sur " la mesure de la performance économique et du progrès social". Huit ans plus tard, la députée Eva Sas propose une loi, votée à l’unanimité, pour de nouveaux indicateurs de richesse. A peu près au même moment, la prestigieuse revue académique "Nature" publie un article intitulé "Développement : il est temps de laisser le PIB de côté". Pourquoi l’actualité est-elle si intense sur ces questions ? C’est la question que nous nous poserons en particulier en revenant sur les limites du PIB lorsqu’il est utilisé comme un indicateur de bien-être, et en interrogeant les processus permettant à d’autres indicateurs de gagner en légitimité dans l’espace public.


16 :00 – 16 :30
Jean Viard   et les auditeurs
Conclusions et perspectives


Les intervenants

Jean Viard   est sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS. Diplômé en économie (DES Aix-en-Provence), docteur en sociologie (EHESS Paris), ses domaines de spécialisation sont les temps sociaux (vacances, 35h), l’espace (aménagement, questions agricoles) et le politique. Ancien président des groupes de prospective tourisme au Commissariat au plan et à la Datar, membre du Conseil national du tourisme, directeur de collection aux éditions de l’Aube dont il est le fondateur avec Marion Hennebert, il réalise aussi du conseil aux entreprises et aux collectivités territoriales. Conférencier, il est l’auteur de nombreux ouvrages. Parmi les derniers parus, aux Éditions de l’Aube : Une société si vivante (2018) ; Chroniques françaises (2018) ; Quand la Méditerranée nous submerge (2017) ; Le moment est venu de penser à l’avenir (2016) ; Triomphe d’une utopie. Vacances, loisirs, voyages : la révolution des temps libres, (2015).


Laurent Davezies   est professeur au CNAM, titulaire de la chaire
« Economie et développement des territoires ». Il travaille aussi comme consultant indépendant. Il a, à ce titre, étudié les mécanismes du développement territorial, et leurs inégalités/différences, pour des dizaines d’institutions locales et régionales en France et à l’étranger. Il s’est notamment spécialisé sur la question des mécanismes de redistribution inter-territoriale des revenus, en France et dans quelques autres pays. Il a publié des articles et ouvrages dont, sur le sujet de la session : « La métropole, un grand moteur de solidarité interterritoriale. Le cas du Grand Lyon », Revue Française de Finances Publiques, 2018. Le nouvel égoïsme territorial. Le grand malaise des nations. Le Seuil, collection la République des Idées, 2015. La nouvelle question territoriale, avec Pech Thierry, Note de Terra Nova, 2014. La république et ses territoires. La circulation invisible des richesses, Le Seuil, collection la République des Idées, 2008.


Jacques Lévy est géographe et urbaniste, professeur à l’École polytechnique de Lausanne et à l’université de Reims. Il est membre du rhizome Chôros. Il travaille sur la ville et l’urbanité, l’espace du politique et la justice spatiale, l’Europe, la mondialisation, les théories de l’espace habité. Il s’intéresse à l’épistémologie et aux méthodes des sciences sociales, avec une attention particulière pour la cartographie et la modélisation, aux langages non verbaux et aux relations avec les arts. Il a reçu le prix international de géographie Vautrin-Lud en 2018.
Dernières publications : Théorie de la justice spatiale. Géographies du juste et de l’injuste (avec Anna Povoas et Jean-Nicolas Fauchille), Odile Jacob, 2018. Atlas politique de la France, Autrement, 2017. A Cartographic Turn, EPFL Press/Routledge, 2016. Réinventer la France, Fayard, 2013.


Pierre-Henri Tavoillot   est agrégé, docteur, il enseigne à la Sorbonne (Faculté des Lettres), où il est aussi professeur délégué à la formation tout au long de la vie. Il est également chargé de cours à Sciences-po et président du Collège de Philosophie. Ses travaux portent sur les âges de la vie ainsi que sur l’autorité et l’art politique à l’âge démocratique. Il a été conseiller auprès du ministre de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur (2000-2002), membre du Conseil national des Programmes (1993-2004) ainsi que du Conseil d’Analyse de la société (près le Premier pinistre, 2004-2013) et du Comité d’éthique du CNRS (COMETS, 2011-2015).
Il intervient régulièrement comme conférencier au sein des entreprises et des collectivités locales.
Parmi ses derniers ouvrages : Comment gouverner un peuple-roi ? Traité nouveau d’art politique (Odile Jacob, 2019) ; De mieux en mieux ET de pire en pire. Chroniques hypermodernes (Odile Jacob, 2017) ; La guerre des générations aura-t-elle lieu ? (en coll. avec Serge Guérin, Calmann-Lévy, 2017) ; L’abeille (et le) philosophe, (en coll. avec F. Tavoillot, Odile Jacob, 2015).


Danièle Hervieu-Léger est sociologue, directrice d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). L’essentiel de ses travaux concerne les mutations du religieux, et plus particulièrement du fait chrétien, dans le contexte d’individualisation et de mobilité propre aux sociétés occidentales sécularisées. Elle s’est attachée notamment à l’étude des transformations contemporaines des formes de la sociabilité religieuse et aux implications qui en découlent pour les institutions religieuses et pour la société. Les questions du temps, de l’utopie et de la mémoire en religion sont au centre de ses recherches. Derniers ouvrages parus : Le Temps des moines. Clôture et hospitalité, Paris, PUF, 2017 ; Dictionnaire des faits religieux (avec R. Azria), Paris PUF, 1e.ed. 2010.


Florence Jany-Catrice est professeur d’économie à l’université de Lille 1, chercheuse au Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (CLERSE-CNRS), animatrice du Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR). Spécialisée dans l’étude de l’emploi dans les services, elle a aussi contribué en France à l’élaboration de nouveaux indicateurs et elle poursuit avec d’autres une réflexion sur sa discipline qui prend de multiples formes, inspirée notamment par des initiatives locales, des débats sociétaux, des impératifs écologiques. Elle a écrit plusieurs ouvrages parmi lesquels : Les nouveaux indicateurs de richesse, 2005 (4ème éd. 2016) (avec Jean Gadrey), a Découverte, qui a été traduit en plusieurs langues dont l’italien, le portugais, l’anglais et le chinois ; La performance totale : nouvel esprit du capitalisme ?, Presses universitaires du Septentrion, 2012.
Son dernier ouvrage, L’indice des prix à la consommation, paraît le 3 janvier 2019 aux éditions la Découverte.

   

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